Mais à force de serrer les dents, je lâche ma vie, mes projets. Je me dissous. J'ai des difficultés naturellement pour m'organiser, aller en cours, faire mon ménage et courses, m'occuper des mes papiers. On va dire que chez moi, ce ne sont pas des automatismes, et c'est encore un effort.

Mais quand je vais mal, je fais des conneries : alcoolisme (je tente de tenir mon « pas plus d'un verre par soir »), aventures (je tente de tenir mon « pas plus d'un mec différents par semaine »), geekage (je tente de tenir mon « pas plus de 3 heures devant l'ordinateur »), café (pas plus de 5 par jour) ... Et pétard... mais c'est moins régulier, j'achète pas.


Ce qui attise le conflit avec ma mère qui me perçoit comme une feignante, "handicapé de la vie", incapable. Et pour qui lors de sa dernière engueulade sur moi, je suis la cause du SIDA en Afrique (quand elle s'énerve, je suis aussi la cause du Tsunami, de la fin du monde en 2012, etc... ).

Elle ne comprend pas que je trouve parfois pas la force d'avancer. Certes, je suis nulle pour mon ménage, mes papiers, pour une vie saine dans un corps sain.

C'est une battante. Elle me renvoie que je ne le suis pas. Mais j'ai un peu de mal à me débattre avec l'image de "ratée" que j'ai de moi. Parce qu'au final, je me vois aussi comme une « handicapé de la vie ».

Mais, ma petite soeur étant plus responsable.. je suis l'erreur de la famille. Ma soeur somatise : anorexie, évanouissement, addiction au cannabis, crise de nerf etc... MAIS elle va en cours et fait ses papiers.

Quand j'échoue sur quelque chose.... j'entends la voix de ma mère me hurler dessus, ou donner un coup (elle ne fait pas mal, mais c'est humiliant). Je me suis promise que la prochaine fois qu'elle m'en met une, je lui en met une. Elle n'a pas à me frapper. Son hystérie n'est pas une excuse.

Je me sens vraiment « handicapé de la vie ». Alors que j'ai juste besoin de temps pour gérer. Une vie autonome, ce n'est évident pour personne, non?

Pour l'exemple, je vais faire une machine, c'est un peu long parce que je n'avais pas pile poil la monnaie, mais j'étais assez contente : j'ai pensé à tout mon linge, ma lessive, j'ai trouvé de quoi faire la monnaie et je me suis motivée même s'il était 22h00. Mais, je n'ai pas fais les PUTAINS DE POCHE de mes pantalons. Ma prémière pensée a été « heureusement que ma mère ne voit pas ça, ça ferait encore une crise... ». Ca fait trois jours que je me reproche ces putains de poches, parce qu'il faut être con pour pas y penser. Et ça été très dur pour moi de rebondir, de plier mon linge, d'aller en cours (tous !) le lendemain. Au fond, je suis une perfectionniste qui abandonne parce que c'est trop compliqué d'être à la hauteur. Je ne sais pas si je suis bien claire.
D'un côtés, je sens que c'est dur pour moi, et je me dis qu'elle a raison que je suis une « handicapé de la vie », de l'autre je me demande pourquoi je n'arrive pas à gérer.