L'image du balancier me parle. Je crois que quand je vis un évènement difficile. Je ne réalise pas, il devient plus ou moins "impensable". Donc je cherche à trouver une souffrance ailleurs... pour ressentir, pour avoir le droit de... J'accentue le malaise.

Après notre rupture j'ai enchainé les aventures d'un soir. J'ai du en 4 mois passer qu'une nuit ou deux seules. Pas que des connards, beaucoup de gens. Je suis très séductrice, j'ai juste accentuée le jeu. Beaucoup d'alcool, de pétard, peu de nourriture (10 KL de perdu !). Je n'allais pas en cours, mais je suis parvenue à obtenir une mention AB et donc mon BAC + 3.

Chez nous, nous n'avons pas vraiment le « droit d'aller mal ». Nous sommes des battants. Mon père a eu un AVC, il est resté partiellement handicapé quand j'avais 8 ans. Ma mère s'est (dé)battue. Mon père a abandonné. Donc, il est impensable d'abandonner dans la tête de ma mère.
Je n'ai pas de souvenir de mes parents avant ça : j'pense qu'on peut parler de trauma.

Donc, je me suis laissée chavirer, comme d'hab. J'ai commencé à légèrement raccroché en travaillant l'été comme directrice BAFA et en « sortant » avec un queutard, instable, mais attachant.
(Resté un ami au jour d'aujourd'hui)

Le décés de ma grand mère, suite à celui de mon père, de mon grand père, du déménagement pour mon ex à l'autre bout de la France, de la perte de mes amies, de l'isolement, de la rupture, de la dissolution des derniers mois, d'un autre déménagement pour les études... en un an et demi, ça a fait beaucoup.

D'autant plus qu'il s'est déroulé dans de sales circonstances : J'devais aller la voir la semaine précédente, j'ai louper mon train parce que trop bu la vielle... Culpabilité quand tu nous tiens.
Mais pareil, je n'ai pas réagit. Pas pleuré. Rien. Le vide.

C'est toujours ça, pour les trucs dur. Je cherche une émotion et je trouve du vide. Alors je console ma famille. Même si je pleure un peu parfois, c'est rapide, comme une volonté de vite vite vite se relever. Je préfère souffrir de malheur choisis que subis.