Jeudi, j'envoie un mail à mon Badboy, pour lui demander « pourquoi ? », « pourquoi les plans foireux ? » , « pourquoi revenir pour me trahir ? ». Un besoin de comprendre.

Texto, dans la journée. « Tu te poses les mauvaises questions. ».
Conversation, il me rejoindra dans un bar : « Tu avais besoin de moi, je ne pouvais pas te laisser seule avec toutes tes questions. » « En gros, tu me dis qu'en cas d'urgence, tu es là ? » « Bien sûr ! »

Le dialogue est complexe. On a du mal à communiquer. Il botte en touche sur mes questions, il m'en pose d'autres qui me mettent mal à l'aise et je réponds maladroitement. Méfiance réciproque.

Finalement, nous dormirons ensemble. Enfin, nous passerons la nuit à nous serrer l'un contre l'autre, à nous taquiner. « J'ai envie de te faire l'Amour, mais pas ce soir », je lui demande pourquoi. « S'il te plait, pas ce soir. Que j'en ai furieusement envie devrait te suffire. » Je ne sais pas ce qu'il met derrière le sexe, pas les mêmes choses que moi, visiblement.

« Mais pourquoi tu me donnes tout ça ? » Je ne sais pas. Simplement, je suis comme ça. Et, ça va de soi, presque chez moi. « J'ai pas l'habitude de cette tendresse, ça me paraît louche ». Je sais, ça aussi. « Laisse-moi du temps pour te faire confiance ». D'accord.

Je comprends des bribes de son histoire : complexe, torturée, dans des sphères que je ne peux même pas imaginer. Il y a tellement de chose dans sa vie, il me les livre miette à miette. Finalement, j'ai la réponse que je voulais, il tient à moi. A sa manière. Mais, il n'y a aucune place pour moi, dans sa vie, actuellement.

"On verra" dit-il.
Première fois qu'il ne ferme pas toutes les portes. Il entend que je ne suis pas pressée et que, dans tous les cas, je ne me le sors pas de la tête. Lui non plus, d'ailleurs. Même s'il ne pense jamais à moi, il n'en a pas le temps.

Il répond doucement à mes premières balises : répondre à mes textos. C'est pas encore systématique, mais, il y a vraiment une envie de bien faire. J'en aurais d'autres, pour trouver un équilibre, là-dedans, mais j'ai le temps pour les poser.

« Je veux être ta nana ». « Non ».
Il n'y a pas de place pour moi dans sa vie et je risquerai, entre autre, de me retrouver un silencieux sur la tempe. Il a des choses à régler, ça ne durera pas toujours, me dit-il, mais il n'a aucune idée du temps. Des années, probablement.

« On verra » est une VRAI réponse. Parce qu'on ne sait même pas si l'on se reverra. S'il sera vivant demain, en prison, à Londres ou dans ma ville. Ce « on verra » est une manière de ne pas fermer les moments de bulle, mais de ne pas m'enfermer à l'attendre ou à risquer mes jours. Simplement, se laisser le temps de se connaître, si la vie nous l'accorde.

Non, ce n'est pas facile. Oui, je suis libre d'arrêter cette relation qui n'en est pas une quand je le désire. Non, je n'en ai pas envie. Je vais tenter d'y trouver un équilibre tant que je peux. J'ai la seule réponse qui compte : il tient à moi.